Quand les racines parlent
Issue d’un milieu où il y avait plus d’arbres que de gens, Lisa Leblanc a toujours entretenu un lien particulier avec la nature. Elle décrit sa relation avec la forêt comme une connexion intrinsèquement profonde. «J’ai grandi dans la forêt. La nature va toujours faire partie de moi», explique-t-elle. Pour elle, la nature est une source constante de bien-être et de retour à soi, un lieu où s’ancrer, puiser des forces et se reconnecter à son essence la plus profonde.
Lisa Leblanc a fait son entrée dans le monde de la musique à l’âge de 12 ans, lorsqu’elle a foulé les planches pour la première fois. Cet instant a scellé son destin : la musique serait sa vie, et sa carrière ne cesserait de se réinventer. D’abord ancrée dans le folk et le rock, son univers musical a évolué au fil des années pour embrasser des genres plus éclectiques, comme le funk et le disco, tout en restant fidèle à ses racines acadiennes. «Mon dernier album était un album funk et disco écrit majoritairement en chiac (mon accent Acadien) et mes premiers albums étaient plutôt roots, folk et rock», explique Lisa.
En plus de brouiller les genres, Lisa Leblanc vogue entre l'anglais et le français, une dualité qui enrichit son processus créatif. Elle navigue avec aisance entre les deux langues, trouvant dans chacune d’elles des nuances. Si l’anglais lui permet de se libérer des frontières, le français, quant à lui, lui offre la possibilité de plonger dans des dimensions plus introspectives et profondes.
L’empreinte sonore
Ce qui frappe chez Lisa Leblanc, c’est sa capacité à conserver une signature reconnaissable parmi mille, quel que soit le genre musical. La manière dont elle empile les paroles, alliant humour, ironie et réflexions sur la vie quotidienne, crée un équilibre subtil entre légèreté et profondeur. Ces mots, entrecoupés de silences et de rythmes syncopés, imprègnent sa musique d’une fluidité qui lui est propre. «Beaucoup de mes textes naissent de conversations que j’ai au quotidien et d’observations de scènes banales. J’ai toujours aimé utiliser l’humour dans les chansons pour mieux communiquer ce que je ressens», confie-t-elle. Son processus est d’ailleurs empreint de cette spontanéité. Pour elle, les interactions avec les autres sont essentielles à son art. «J’aime beaucoup travailler en groupe pour la musique parce que ça me force à sortir de mes patterns habituels et ça m’enlève une grande pression lorsque je fais ça avec mes amis!», ajoute-t-elle.
La dualité comme ancrage
Pour Lisa Leblanc, la ville et la nature incarnent deux mondes complémentaires. Tandis que la ville lui offre l’adrénaline, la rencontre et la scène, la nature lui permet de retrouver ses repères et de respirer. Cette dualité est au cœur de son processus artistique, un va-et-vient constant entre l’effervescence de la ville et la quiétude vaillante de la nature, où naît la réflexion sur l’équilibre fragile qui l’habite et la nourrit.
Pour Lisa, la musique reste une aventure sans fin, où chaque expérience, chaque rencontre et chaque instant de silence a une place essentielle. Et si cette retraite a permis de concrétiser certains projets, elle a également ouvert de nouvelles portes pour des créations profondément humaines, charpentées par la force tranquille et magnétique de la forêt.